Inspirés par la culture Anglo-Saxonne, les réseaux corporate alumni se développent de plus en plus en France. Cela n’est pas étonnant au vu des multiples avantages que ceux-ci peuvent apporter à l’entreprise !  Mais qu’en est-il des collaborateurs ? Pourquoi s’engagent-ils dans les réseaux ? Comment les fidéliser ?

On a rencontré Christine Gas, membre du bureau de l’association des alumni de Danone pour répondre à nos questions.

 

Pourquoi vous investissez-vous personnellement dans cette association ?

Danone est une entreprise qui a une culture très forte, avec une grande proximité entre les collaborateurs et des valeurs humaines incarnées (humanisme, ouverture, proximité, enthousiasme). Étant partie en très bons termes avec Danone et ayant beaucoup d’amis aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, j’avais envie de prolonger le lien avec cette entreprise. En plus, on dit toujours chez Danone que l’on fait les choses sérieusement mais sans se prendre au sérieux, et les membres du bureau étant tout à fait dans cette optique, cela m’a paru intéressant de faire partie de cette nouvelle équipe !

 

Selon vous, pourquoi les membres ont rejoint l’association Danone Alumni ?

Je pense que c’est un peu pour les mêmes raisons que moi : les personnes qui ont travaillé chez Danone y sont très attachées, c’est incroyable le nombre de personnes qui m’ont dit être très heureuses dans leur nouvelle entreprise, mais qu’elles n’ont pas retrouvé ce “petit plus” qu’il y avait chez Danone. Pour vous donner un exemple, nous avons organisé un grand événement en octobre dernier pour fêter les 50 ans du discours de Marseille d’Antoine Riboud. Nous étions une centaine et certains ne s’étaient pas vus depuis 20 ans mais reprenaient des conversations qu’ils avaient laissées il y a des années, et disaient qu’ils avaient l’impression d’être à une cousinade !

 

Combien de membres y a-t-il dans chez Danone Alumni ?

Il y a environ 150 membres payants, mais nous avons une liste de 300 personnes. 

 

Est-ce que Danone vous soutient dans cette initiative ? (Quel est l’intérêt pour Danone de pousser cette initiative ?)

Danone soutient tout à fait la nouvelle équipe, Antoine de Saint-Affrique le nouveau CEO de Danone vient d’Unilever, où il y a une communauté d’alumni assez forte et structurée. Jusqu’à maintenant, nous sommes surtout soutenus moralement mais on espère être soutenus financièrement bientôt, en tout cas on y travaille ! L’intérêt pour Danone est de faire rayonner sa marque employeur par les témoignages d’alumni qui ont gardé un lien fort avec l’entreprise.

 

Comment faites-vous pour fédérer cette communauté au quotidien et impliquer ses membres ?

On leur propose des évènements réguliers. Il y a un gros rassemblement par an : l’année dernière, c’était les 50 ans du discours d’Antoine Riboud. Cette année nous avons organisé une soirée réunissant les différents réseaux du groupe (il y a d’autres réseaux d’anciens comme les anciens de Lu, les anciens de Blédina…).

Nous organisons aussi des événements plus petits mais tout aussi intéressants, qu’on mène tous les mois. Cela peut être des évènements classiques, comme un zoom de rentrée qui sert à expliquer le plan pour l’année à venir (tout en impliquant les membres, en créant des groupes de réflexion pour les différentes activités). Nous organisons aussi des conférences, les deux dernières en date portent sur la résilience, et sur le sens au travail. Cécile Beliot (ancienne de Danone, aujourd’hui CEO de Bel Group) a également fait une conférence sur la mixité aux commandes. Nous organisons un pique-nique au mois de juin, une compétition de golf au mois de juillet, etc. C’est en animant comme cela qu’on garde nos membres impliqués. Enfin, nous avons un groupe LinkedIn où l’on poste diverses informations.

 

Est-il déjà arrivé que des alumni Danone retournent travailler chez Danone pour reprendre un poste, grâce à ce réseau alumni ?

C’est une question très intéressante, chez Danone on appelle cela les salariés boomerangs ! Je ne pense pas que ce soit grâce au réseau alumni que les anciens reviennent travailler chez Danone. Je dirais plutôt que c’est grâce à la politique de Danone, qui est totalement ouverte à ce que les gens reviennent y travailler s’ils sont partis en bons termes, ont les compétences et le « fit culturel » requis. Ces profils sont vraiment intéressants car ils ont eu une expérience ailleurs, ils vont apporter quelque chose d’autre, ils reviennent et ça se passe bien !

 

Est-ce que vous conseilleriez à d’autres entreprises de créer et d’animer un réseau d’alumni ? Pourquoi ?

Selon moi, c’est vraiment très important. Aujourd’hui, tout est transparent et poreux (notamment par les réseaux sociaux) et je trouve que c’est intéressant pour les entreprises en termes de communication. Cela améliore considérablement leur force de frappe, et leur donne la possibilité d’avoir des personnes qui sont rentrées dans d’autres entreprises et de développer leur marque employeur.
Au-delà de ça, pour les sociétés qui ont des cultures fortes, les anciens collaborateurs sont très demandeurs de ce type de réseau. Ce sont des réseaux professionnels et presque privés, les membres y partagent des valeurs communes et ont des relations d’échange et d’entraide.

 

Est ce que selon vous créer un réseau alumni peut aussi aider l’entreprise pour le recrutement ?

Absolument, cela fait partie des choses que l’on souhaite pousser dans notre association qui doit être un relais de la marque employeur de Danone et permettre de recruter soit directement, soit par la cooptation. Danone pourrait effectivement nous utiliser en tant qu’alumni dans des programmes de cooptation. Nous avons tous des réseaux, et on pourrait recommander des noms car nous connaissons bien l’entreprise, je pense que ça serait très malin.

Grâce à cette interview, Christine Gas nous a éclairés sur les bienfaits de s’engager dans un réseau d’alumni. En proposant de belles activités, l’association Danone Alumni contribue à la création d’une communauté aux liens renforcés et qui place l’entraide au cœur de son action.

Christine encourage fortement les autres entreprises à créer un réseau alumni dans leurs entreprises. Les bienfaits y sont nombreux. Alors pourquoi pas vous ?

Merci à Christine Gas pour cet échange !